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24 MAYO
01 JUNIO

2024

La mémoire filmique de l’Afrique tisse la corde qui relie L’Arbre à Palabres à la grande rétrospective du 20e FCAT

Les chefs-d’œuvre africains du passé dialogueront avec le cinéma contemporain du continent, grâce à des films choisis par des cinéastes et des experts dans la section « C’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle ».

 Les sessions du 11e Arbre à Palabres porteront sur la préservation, la protection et l’accès au patrimoine cinématographique africain.

Tarifa, 18 avril 2023. La mémoire cinématographique du continent africain : conservation, protection et accès au patrimoine cinématographique du continent voisin. C’est le titre donné à cet 11e forum de L’Arbre à Palabres, résumant les thèmes qui seront abordés lors de cette édition du 20e festival du cinéma africain – FCAT.

 Des professionnels du cinéma et des experts internationaux se réunissent à nouveau à Tarifa pour contribuer au développement et à l’internationalisation des industries cinématographiques et audiovisuelles du continent africain, mais aussi pour approfondir et échanger des connaissances sur la sauvegarde des films africains.

Avec la collaboration du programme ACERCA de formation pour le développement du secteur culturel de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), L’Arbre à Palabres est devenu une plateforme de référence, non seulement pour la diffusion de connaissances spécialisées sur le cinéma africain et de la diaspora dans le monde hispanophone, mais aussi pour la création de complicités professionnelles qui favorisent la production et le positionnement commercial de nouveaux contenus cinématographiques africains. De même, le Consulat du Portugal à Séville, l’Institut Camões et le Goethe-Institut de Madrid rendent possible ce forum de rencontre.

Les ramifications de cet espace de dialogue et d’échange professionnel ne cessent de croître d’année en année au FCAT, et cette année, en plus des Rencontres thématiques, il comprendra également les Apéros du film, l’espace industriel de soutien à la post-production FCAT LAB et le Cours de cinéma africain dirigé par Javier H. Estrada.

RENCONTRES THÉMATIQUES

La 11e édition de l’Arbre à Palabres s’entremêle avec la section rétrospective célébrant les 20 ans du FCAT, intitulée « C’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle ». Plus de vingt films couvrant deux décennies de cinéma africain sont programmés dans le détroit, dans un voyage à travers le passé, le présent et les projections futures des films africains.

Une rétrospective qui portera sur le lien entre la mémoire cinématographique africaine et les nouvelles générations de cinéastes contemporains. C’est autour de cette section rétrospective, que se tiendra la première table ronde du forum détenant le même titre, le dimanche 30 avril, dans l’ancienne église Santa María de Tarifa, avec traduction simultanée : C’est au bout de l’ancienne corde que se tisse la nouvelle, 20 ans de FCAT à partir de 20 films : images et regards en dialogue entre le passé, le présent et les projections futures des films d’Afrique. Le producteur mozambicain Pedro Pimenta, conseiller technique de l’UNESCO pour les industries cinématographiques africaines, la réalisatrice du film Soul boy, plusieurs fois primé, et résidente ghanéen à Nairobi, Hawa Essuman, et les réalisateurs congolais Alain Kassanda et Ery Claver, tous deux participants au 20e concours du FCAT, s’assiéront pour réfléchir et discuter, avec Pablo de María, modérateur de la séance.

Le 1er mai, la table ronde « Préserver la mémoire : l’importance de conserver le patrimoine cinématographique africain », sur la diffusion, l’accessibilité et la manière de préserver le patrimoine cinématographique du continent dans le futur, se tiendra également à l’espace Santa Maria, et sera traduit en simultané. La commissaire et programmatrice d’origine béninoise, Farah Clémentine Dramani-Issifou, le Marocain Ali Essafi, chercheur expert en archives cinématographiques et visuelles nord-africaines, Léa Baron, membre de la Cinémathèque Afrique de l’Institut français, et le réalisateur guinéen Thierno Souleymane Diallo, sous la direction de Federico Olivieri, seront présents à cet événement.

Le mardi 2 mai, L’Arbre à Palabres sera retransmis en ligne avec le séminaire virtuel « Protéger les empreintes cinématographiques de l’Afrique : nouvelles initiatives pour la conservation, la restauration et la protection du patrimoine audiovisuel du continent ». Des professionnels des cinémathèques et des archives spécialisées se pencheront sur les moyens de rendre la mémoire cinématographique africaine, universellement accessible. Masego Mmutle, directeur adjoint de la conservation des films et des vidéos aux Archives nationales du film, de la vidéo et du son d’Afrique du Sud, Cecilia Cenciarelli, responsable de la recherche et des projets spéciaux à la Cineteca di Bologna (Italie), Stefanie Schulte Strathaus, directrice artistique d’Arsenal, l’Institut berlinois du film et de l’art vidéo, et Esteve Riambau Möller, professeur, critique et directeur de la Filmoteca de Catalunya, participeront à cette réunion virtuelle, qui sera traduite simultanément en espagnol. Le séminaire sera animé par Bastián Castillo.

RÉTROSPECTIVE : C’EST AU BOUT DE L’ANCIENNE CORDE QUE L’ON TISSE LA NOUVELLE.


Selon deux proverbes ouest-africains : « C’est au bout de la vieille corde que l’on tisse la nouvelle » et « Celui qui fait ce que son père n’a pas fait, verra ce que son père n’a pas vu ». Tous deux résument l’esprit et la philosophie de la célébration cinématographique du 20e anniversaire du FCAT, qui porte le titre du premier de ces aphorismes. Une grande rétrospective pleine de chefs-d’œuvre et de talents reconnus du continent africain, à travers la voix d’experts et de cinéastes contemporains. Une fête sur les grands écrans du festival et une nouvelle exploration du patrimoine cinématographique africain, qui tisse les liens les plus méconnus avec le cinéma contemporain du continent et qui, comme mentionné auparavant, se reflétera dans les dialogues du 11e forum de L’Arbre à Palabres.

Le FCAT a invité dix cinéastes, critiques et autres professionnels du secteur de tout le continent, à proposer des films qu’ils considèrent comme des essentiels du cinéma africain, certains du passé et d’autres de production récente. Une rétrospective de plus de 20 films a ainsi été constituée – six d’entre eux seront présentés en première espagnole – qui inclura les références cinématographiques de cinq jeunes cinéastes sélectionnés dans la compétition officielle de cette 20e édition du FCAT, ainsi que celles de cinq critiques ou professionnels du continent africain, mettant ainsi en avant les auteurs et professionnels africains qui ont marqué ou marqueront le FCAT. Une manière de repenser le cinéma africain après deux décennies de festival.

Le cinéaste marocain Ali Essafi, la cinéaste ghanéenne Hawa Essuman, le producteur et formateur mozambicain Pedro Pimenta, le programmateur égyptien Ahmed Shawky et la programmatrice franco-béninoise Farah Clémentine Dramani-Issifou ont reçu carte blanche pour choisir respectivement des films du Maghreb, de l’Afrique australe anglophone, de l’Afrique lusophone, de l’Égypte et de l’Afrique de l’Ouest francophone. Les cinéastes Thierno Souleymane Diallo (Guinée Conakry), Erige Sehiri (Tunisie), Milisuthando Bongela (Afrique du Sud), Alain Kassanda (République démocratique du Congo) et Ery Cláver (Angola) ont quant à eux, été invités à présenter des films d’Afrique de l’Ouest francophone, du Maghreb, d’Afrique australe anglophone, d’Afrique centrale et d’Afrique lusophone.

Dans cette rétrospective, douze des films choisis par les invités étaient passés par le FCAT lors des éditions précédentes. Parmi eux, Félicité, d’Alain Gomis, lauréat 2017 du meilleur film, choisi par Farah Clémentine Dramani-Issifou ; This Is Not A Burial, It’s A Resurrection, de Lemohang Jeremiah Mosese, choix de Hawa Essuman ; Abou Leila, d’Amin Sidi-Boumédiène, choisi par le Tunisien Erige Sehiri ; Bamako, d’Abderrahmane Sissako, sur proposition de Thierno Souleymane ; ou encore Tlamess, d’Ala Eddine Slim, sur proposition d’Ali Essafi.

Parallèlement à ces films, le FCAT propose deux séances spéciales : la version restaurée de Sambizanga (1972, Angola), premier long-métrage de fiction de la pionnière Sarah Maldoror, et Avant le Déclin du Jour, d’Ali Essafi, un important travail documentaire, recueil et exploration d’images d’archives, qui met en lumière le cinéma marocain méconnu des années 1970, période d’essor de la création.

Le mois de janvier de cette année a également marqué le centenaire de la naissance d’Ousmane Sembène, le père du cinéma d’Afrique noire. C’est l’occasion de revenir sur son héritage cinématographique et de voir comment son regard continue de permettre l’émergence de nouvelles perspectives. C’est pourquoi le FCAT projettera La Noire de… (1966) dans une version restaurée par la World Film Foundation.

La réalisatrice Milisuthando Bongela, qui participera au FCAT avec son premier documentaire, un essai personnel qui est passé par Sundance et qui s’intitule Milisuthando, est la cinéaste qui a choisi le film de Sembene : « J’ai vu La Noire de… plus de fois qu’on ne peut le compter et à chaque fois que je le regarde, je découvre quelque chose de nouveau et cela me révèle quelque chose de nouveau sur moi-même. C’est ce que je qualifierais de cinéma parfait. C’est pour moi un point de départ à bien des égards. C’est un critère pour connaître la façon dont ce support peut contenir ma subjectivité en tant que femme africaine et en tant que cinéaste ».

Dans le cadre de la protection et de l’accès au patrimoine cinématographique africain, il est également important de souligner d’autres films restaurés, qui seront projetés lors de cette 20e édition du FCAT : La vie est belle, de Mweze Ngangura et Benoît Lamy (à l’initiative de la Cinémathèque Afrique et du CNC), Sambizanga, de Sarah Maldoror (World Film Foundation) et Wênd Kûuni, de Gaston Kaboré (par la Cinémathèque de Belgique). En revanche, d’autres œuvres fondamentales montrent qu’il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine et qu’elles doivent être restaurées : Neria de Godwin Mawuru et surtout Nelisita du cinéaste et anthropologue Ruy Duarte de Carvalho (Angola).

 

 

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