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24 MAYO
01 JUNIO

2024

Le film rwandais « Father’s day » de Kivu Ruhorahoza remporte le prix FCAT 2023 du meilleur long-métrage de fiction.

Le film lauréat remporte trois prix, dont ceux de la meilleure actrice et du meilleur acteur.

Au Cimetière de la pellicule, de Thierno Souleymane Diallo, remporte le prix de la coopération espagnole ACERCA et Sous le figues le prix du public.

Tarifa, 5 mai 2023. Un film 100% africain a remporté le prix du meilleur long métrage de fiction lors de la 20e édition du festival de cinéma africain de Tarifa Tanger – FCAT. Father’s Day, du réalisateur rwandais Kivu Ruhorahoz, rompt ainsi avec la tradition du cinéma africain coproduit par des pays européens, puisque son film a été produit exclusivement au Rwanda. Le FCAT s’efforce depuis des années de briser cette dynamique afin de mettre les films réalisés sur le continent sud, ou du moins une partie de celui-ci, sur la voie de l’émancipation financière vis-à-vis de l’Occident.

Father’s Day (la fête des pères) est une histoire sur la perte et les différentes significations de la paternité par un réalisateur établi et rénovateur du cinéma africain qui forme et produit également de nouveaux talents. Pour le jury international – composé de la réalisatrice Philippa Ndisi-Hermann, de la spécialiste du cinéma africain Léa Baron et de l’actrice afro-descendante Beatriz Mbula – « la sensibilité du film est évidente dans son écriture, sa mise en scène et sa direction d’acteurs ». Les couleurs, la musique et le cadrage incroyablement bien pensés de Kivu Ruhorahoza sont au service du récit. Explorant la fragilité et la force des relations humaines, ce film nous rappelle l’importance de la résilience et de l’amour à travers la relation d’un garçon et de son père dans les rues de Kigali, ainsi que la rencontre de deux femmes inconnues qui se sauveront l’une l’autre ».

Le jury a décerné une mention spéciale pour le meilleur film de fiction à Shimoni d’Angela Wanjiku Wamai (Kenya, 2022). « Pour son éloquence et son courage dans la lutte contre les abus sexuels sur les enfants et le féminicide. Avec une grande maîtrise de la mise en scène et du montage, Angela Wamai offre au spectateur un premier film bouleversant et définitivement hypnotique ».

Le prix Casa África du meilleur long-métrage documentaire a été décerné à Coconut Head Generation, d’Alain Kassanda (France, Nigeria, 2022), un réalisateur qui a participé à cette édition du FCAT. Le jury a estimé que « chaque personnage de ce film est un héros, qui surmonte des défis difficiles à la recherche d’une vie meilleure pour lui-même et pour son pays ». Les discussions controversées autour de diverses questions, telles que les droits des femmes et les droits des LGBTQI, ponctuent un documentaire captivant, inspirant et émouvant, dont le sujet n’est pas seulement pertinent pour le Nigeria, mais aussi pour l’Afrique et le monde en général. Alain Kassanda nous offre une structure narrative rafraîchissante ».

Le jury a décerné une mention spéciale pour le meilleur long-métrage documentaire à Au cimetière de la pellicule, de Thierno Souleymane Diallo (Guinée Conakry, Arabie Saoudite, France, Sénégal, 2022), qui était également présent à Tarifa ces derniers jours pour présenter et parler de son documentaire. « Diallo se présente comme le protagoniste, nous invitant à l’accompagner dans son voyage déterminé à travers la Guinée, puis en France, à la recherche du premier film de son pays, la Guinée-Conakry. Nous apprécions le fait qu’il nous rappelle non seulement l’importance de projeter et de préserver des récits alternatifs, mais qu’il nous invite également à remettre en question la véracité de l’histoire du cinéma telle qu’elle est racontée par ceux qui détiennent le pouvoir ».

Les prix d’interprétation ont également été attribués au film gagnant, Father’s Day. D’une part à son actrice, Mediatrice Kayitesi, « pour une performance troublante qui passe d’une solennité digne et d’un désarroi face à la perte d’un enfant, jusqu’à nous offrir une vulnérabilité maternelle en réconciliation avec la mort. Cette actrice est capable d’endosser la responsabilité du rôle paternel dans la peau d’une mère en deuil qui valorise à nouveau le fait d’être une femme libre ».

De même, son acteur Cedric Ishimwe, a remporté le prix d’interprétation pour Father’s Day, « pour les moments touchants et émouvants qui l’ont révélé comme un acteur aux multiples facettes ; confiant et gentil, ainsi que résilient malgré les abus mentaux et physiques de son père ».

À PROPOS DU PRIX DE LA COOPÉRATION ESPAGNOLE

Le jury de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) a décerné le prix ACERCA de la coopération espagnole. Présidé par Elvira Cámara, responsable du secteur des activités culturelles de la direction des relations culturelles et scientifiques de l’AECID, le jury a décidé de décerner le IVe prix ACERCA de la coopération espagnole au documentaire Au Cimetière de la pellicule, de Thierno Souleymane Diallo (Arabie saoudite, France, Guinée Conakry et Sénégal, 2023), « pour son originalité et sa remarquable qualité artistique, et pour avoir mis en évidence le rôle indéniable de la mémoire collective, à travers le cinéma, la récupération et la préservation des archives cinématographiques, comme manifestation des traits culturels d’une communauté, dans la reconnaissance et la valorisation de l’identité des peuples et du patrimoine commun des pays ».

Le jury a également décidé d’accorder une mention spéciale à la coproduction tunisienne Sous les figues, de la réalisatrice Erige Sehiri, « pour son excellente représentation de la vie en communauté, des relations entre les différentes générations, entre les hommes et les femmes, entre la tradition et la modernité ».

Le film primé contribue à la diffusion des 17 objectifs de l’Agenda 2030, notamment la contribution essentielle de la diversité culturelle et de la préservation du patrimoine culturel (ODD 11), à la réalisation d’un développement centré sur l’être humain, favorisant la construction de communautés et de sociétés plus cohésives et inclusives, connaissant bien leur passé (ODD 16), ainsi que la garantie d’une éducation de qualité et inclusive pour tous (ODD 4). Le film tunisien a été distingué pour sa contribution à l’ODD 5 relatif à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles.

Le prix ACERCA est né de la collaboration entre la direction des relations culturelles de l’AECID et le festival du film africain de Tarifa dans le but de renforcer l’espace audiovisuel existant entre l’Espagne et l’Afrique, ainsi que de sensibiliser la société aux droits de l’homme et au développement durable. Depuis sa création en 2020, il est décerné au film qui contribue le mieux à la diffusion des 17 objectifs de l’Agenda 2030, à l’éradication de la pauvreté et au plein exercice des droits de l’homme.

JURY ANDALOU

Le jury qui a décerné les prix de la section En bref était composé de Sonia López Truyo (responsable culturelle, CICUS), Blanca Rey (productrice et responsable culturelle) et Inmaculada Marrero (secrétaire exécutive de la Fondation euro-arabe). Le prix du meilleur court-métrage a été décerné à Jua Kali, de Joash Omandi (Kenya, 2022). « Pour la capacité narrative de cette histoire qui ne comporte presque pas de mots. Pour sa réussite à nous faire découvrir des moments de la vie quotidienne des différentes classes sociales du Kenya d’aujourd’hui, une dénonciation d’une réalité kényane qui nous atteint tous, en raison de son indiscutable universalité. Pour ses merveilleuses peintures, ses natures mortes pleines de couleurs et ses jeux de clair-obscur. Pour son montage hypnotique et le rythme addictif qu’il obtient en suivant les routines des personnages ».

Le jury a décerné une mention spéciale pour le meilleur court-métrage à Terra Mater, de Kantarama Gahigiri (Rwanda, Suisse, 2023), « pour ses images puissantes et très efficaces, qui jettent le message à la figure du spectateur, sans palliatifs ni intermédiaires. Pour l’importance du cri d’alarme environnemental, et son lien avec l’inégalité ; et pour la mise en évidence de la malheureuse nature globale du problème, dénoncée par les mots du juge indigène américain Abby Abinanti. Pour l’atmosphère apocalyptique spectaculaire obtenue grâce à la direction artistique. Pour avoir choisi ce sujet, si souvent traité dans les documentaires, pour en faire une œuvre pleine de beauté, sans en perdre le sens et la dureté ».

FCAT LAB

Le jury du FCAT LAB, l’atelier de post-production du festival, composé de Paz Piñar (responsable du département cinéma de Canal Sur), Rafael García (PDG de Laserfilms) et Andreas Rothbauer (fondateur et co-PDG de Picture Tree International) a décerné le Prix à Disco Afrika, de Luck Razanajaona (Madagascar), avec 2000 € en espèces offerts par le FCAT. Le film gagnant sera sélectionné pour les prochaines éditions du festival du film africain de Tarifa Tanger.

Le prix La Colorá a été décerné à Kasozi Heights, d’Emokor Eric (Ouganda), avec un service de correction des couleurs d’une valeur de 5 500 €, à répartir sur 10 jours de travail – dont 2 seront consacrés à la conformation et les 8 autres à la couleur, pour aboutir à la livraison d’un Quicktime de haute qualité.

Le prix Tres Gatos Sonido a également été décerné à Kasozi Heights, d’Emokor Eric (Ouganda), avec 5 000 € pour le montage et le mixage sonores d’un long-métrage (jusqu’à 10 jours de travail, mixeur sonore compris).

Le prix Laserfilm est attribué à Disco Afrika, de Luck Razanajaona (Madagascar), avec un montant de 5 000 € pour la traduction et la localisation des sous-titres en anglais, français et espagnol, la création d’un package de distribution internationale, y compris la création d’une liste de localisation et d’un master DCP.

Le prix Tomahawk Digital Cinema Services S.L. est décerné à Aurora de Djakis Diarra (Côte d’Ivoire) et est récompensé de 2 500 € pour la création d’un ensemble de matériel de distribution internationale, y compris la création d’un master DCP.

Le Prix Bienza Traductions est attribué à Sitabaomba, de Lova Nantenaina (Madagascar), avec une somme pouvant aller jusqu’à 2500 € pour la traduction et la localisation des sous-titres dans une langue (au choix : espagnol, anglais, français ou italien) d’un long métrage et une réduction de 30 % pour la traduction et la localisation des sous-titres dans une deuxième langue (au choix : espagnol, anglais, français ou italien).

Le jury du FCAT LAB a ajouté que Kasozi Heights « impressionne par son approche novatrice et sa capacité à modifier les genres, en combinant des éléments d’un thriller humain sombre avec une nouvelle réalité africaine ». Disco Afrika « est une histoire de réconciliation, reliant le passé à la conscience politique à travers l’histoire familiale d’un jeune homme et le pouvoir de la musique d’un continent ». Aurora « est une histoire de résilience qui bénéficiera d’une exposition internationale pour atteindre une plus grande visibilité » et enfin Sitabaomba « est un document malgache important, lié à ses traditions orales qui, avec le soutien de l’internationalisation, inspirera le public au-delà de sa sphère culturelle ».

El Premio Traducciones Bienza es para Sitabaomba, de Lova Nantenaina (Madagascar) con hasta 2500€ para la traducción y localización de subtítulos en un idioma (a elegir entre español, inglés, francés o italiano) de un largometraje y un 30% de descuento para la traducción y localización de subtítulos en un segundo idioma (a elegir entre español, inglés, francés o italiano).

PRIX DU PUBLIC

Enfin, le Prix du public TV5Monde du meilleur long-métrage a été décerné à Sous les figues d’Erige Sehiri (Tunisie, Allemagne, France, Qatar, Suisse, 2022). Il s’agissait du film d’inauguration de l’édition de cette année, à laquelle la réalisatrice a assisté lors du gala d’ouverture à Tanger.

Sous les figues se concentre sur les flirts d’un groupe de jeunes, principalement des femmes, qui récoltent des figues, un fruit qui sert de métaphore dans le film, avec une vitalité qui surmonte les conditions d’exploitation auxquelles elles sont soumises. Dans le film, les personnages féminins parlent de leur relation avec les hommes et du désir d’une manière inhabituelle dans les films arabes. Des femmes qui expriment les nuances entre les différents degrés de liberté des Tunisiennes, par exemple dans la façon de porter le voile, face à des hommes assez perdus et frustrés.

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