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24 MAYO
01 JUNIO

2024

Cartes blanches

Carte blanche à

ERIGE SEHIRI

« Samt Al qusur (Les silences du palais) est un film incontournable de l’histoire du cinéma tunisien contemporain, réalisé par une femme à propos des femmes avec une esthétique soignée et la révélation de plusieurs acteurs et actrices du cinéma tunisien et arabe. Abou Leila est un thriller psychédélique, un road movie dans l’Algérie des années 90, à la fois cruel et poétique. Profond et inventif, c’est une vraie proposition de cinéma. ».

Erige Sehiri est une réalisatrice et productrice franco-tunisienne. Avec sa société de production, elle développe des documentaires d’auteur. Elle a réalisé le court-métrage documentaire Le Facebook de mon père (2012) et le long-métrage documentaire La voie normale (2018) avant de réaliser son premier long-métrage de fiction Sous les figues, sélectionné dans de nombreux festivals et présenté en compétition officielle du FCAT 2023. 

(Les silences du palais), Moufida Tlatli, 1994, Tunisie

Amine Sidi-Boumédiène, 2019, Algérie

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ALI ESSAFI

« Des décennies et des milliers de kilomètres séparent Al Sarab (Le mirage) de Tlamess. Mais ce qui les unit à mes yeux, outre les titres qui réfèrent tous deux à l’invisible, c’est la faculté (rare) de raconter le réel de nos traumatismes passés et présents en le laissant sombrer dans l’onirisme et la poétique de nos abîmes… A la manière sincère et touchante de nos conteurs populaires ».

Ali Essafi est réalisateur et chercheur en cinéma. Au Maroc, il a entamé une longue recherche sur les archives cinématographiques et visuelles d’Afrique du Nord. Ces archives ont été transformées en films et en installations. Son film Crossing the Seventh Gate a fait sa première mondiale à la Berlinale (Forum) en 2017 et sa dernière œuvre, Avant le déclin du jour, inaugurée à l’IDFA en 2020, est présentée en séance spéciale dans le cadre de cette rétrospective du FCAT 2023.

(Le mirage), Ahmed Bouanani, 1980, Maroc

(Sortilège), Ala Eddine Slim, 2019, Tunisie

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ERY CLÁVER

« Avec Nelisita, Ruy Duarte de Carvalho crée une fiction dans laquelle les gens eux-mêmes jouent et mettent en scène leurs légendes. Il devient ainsi le pionnier de ce cinéma « artisanal », réalisé avec des moyens très précaires mais avec un esprit militant. Il nous montre comment surmonter nos difficultés de cinéastes dans un pays sans cinéma et choisir les thèmes à explorer dans notre démarche artistique. Ses inlassables recherches anthropologiques sur le peuple Mumuila nous inspirent dans notre propre quête quasi-anthropologique pour comprendre notre environnement urbain actuel, avec des outils similaires : un cinéma réalisé avec très peu de moyens, quelques collaborateurs, mais soutenu par la richesse de notre littérature orale. 

Les trois courts-métrages, produits en 2022, ont en commun le jeune âge de leurs réalisateurs (22 ans) et leur talent prometteur, plein d’imagination et d’exubérance créative. Ce sont des artistes engagés, conscients de leur rôle social et revendicatif en tant qu’artistes, désireux de souligner les incohérences et les lacunes de la société dans laquelle ils vivent, mais également animés par le désir de capturer la poésie intrinsèque de la Luanda imparfaite dans laquelle ils vivent. Dans Museu de Manifestações, Irene A’mosi dénonce publiquement et revendique les droits des personnes handicapées physiques. Mais le court-métrage est aussi une exposition de la beauté humaine, ce qui est rare dans les divagations artistiques contemporaines. Avec Azul Luanda, Gegé M’Bakudi dépeint avec beaucoup de dignité et de délicatesse les âmes et les rêves de liberté de ceux qui sont privés de considération dans la société. Dans Lola & Mami, Resem Verkron questionne l’importance du rôle des hommes dans la vie quotidienne à travers un portrait de la masculinité dans ce qu’elle a de pire, sans tomber dans un discours superficiel ou catégorique, mais en cherchant à mettre en lumière les ambiguïtés de l’âme humaine ».

Ery Cláver est cinéaste et directeur de la photographie. Il est membre de Geração 80 depuis 2013, un collectif qui revitalise le secteur audiovisuel en Angola par la production et la distribution de films indépendants et d’auteur. Il a collaboré à l’écriture du scénario de Ar Condicionado dont il est aussi le directeur de photographie. En tant que réalisateur, il a signé plusieurs courts-métrages, en particulier Lúcia no céu com semáforos,  et en 2022 il a terminé son premier long-métrage, Nossa senhora da loja do chinês, dont la première mondiale s’est tenue au 75ème Festival du Film de Locarno, et qui fait partie de la compétition officielle du FCAT 2023. 

Ruy Duarte de Carvalho, 1983, Angola

Gegé M’Bakudi, 2022, Angola

Resem Verkron, 2022, Angola

Irene A’mosi, 2022, Angola 

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THIERNO SOULEYMANE DIALLO

“Le choix de ces deux films est non seulement artistique mais aussi politique. Bamako d’Abderrahmane Sissako brise les frontières entre le documentaire et la fiction, un film très politique sur le fond et la forme. Pour moi c’est un film que la nouvelle génération devrait voir.

Morbayassa et le dernier film Cheik fantamady Camara, un film très engagé politiquement. Malheureusement, il n’est pas bien connu du public. J’ai peur que ce film disparaisse comme d’autres films importants ont disparu ». 

Thierno Souleymane Diallo est un cinéaste de Guinée Conakry, formé au documentaire au Niger et à Saint-Louis du Sénégal. Après plusieurs courts-métrages, il réalise Un homme pour ma famille et Nô Mëtî Sîfâdhe, deux moyens-métrages documentaires. Au cimetière de la pellicule, son premier long-métrage documentaire, a fait sa première mondiale à la Berlinale 2023 et fait partie de la compétition officielle du FCAT 2023. 

Abderrahmane Sissako, 2006, Mali, France, Etats Unis 

Cheick Fantamady Camara, 2012, Guinea Conakry, France

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ALAIN KASSANDA

« Aussi longtemps que je me souvienne, La vie est belle fut ma première expérience de cinéma et l’une des plus marquantes, en ce sens qu’elle opérait dans les yeux de l’enfant de huit ans que j’étais, une profonde identification avec les personnages, la langue, le contexte décrit dans le film. J’allais découvrir plus tard à quel point c’est rare pour un spectateur africain de se reconnaître à l’écran, à plus forte raison lorsqu’on vit en Europe. Examen d’Etat de Dieudo Hamadi, a eu un impact similaire, dans sa description minutieuse de la jeunesse congolaise. Cela m’a renvoyé à mes années d’études à Kinshasa : l’uniforme bleu et blanc, les dysfonctionnements de notre système éducatif, mais aussi la joie et la résilience du quotidien. Deux films sur deux époques différentes, passant du Zaïre au Congo, pour tenter de cerner au plus près notre expérience de la vie».

Alain Kassanda est un cinéaste congolais basé à Paris. Commissaire de cycles cinématographiques et programmateur de cinéma d’art et d’essai à Paris, il commence à réaliser des films à Ibadan, au Nigeria : Trouble Sleep, un moyen métrage sur la route ; Colette et Justin, un long-métrage entrecroisant son histoire familiale et l’histoire de la décolonisation du Congo ;  Coconut Head Generation, son troisième film, vient de gagner le Grand Prix du Jury au festival Cinéma du Réel et fait partie de la compétition officielle du FCAT 2023. 

Mweze Ngangura & Benoît Lamy, 1987, République Démocratique du Congo, Belgique

Dieudo Hamadi, 2014, République Démocratique du Congo, France, Sénégal 

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FARAH CLÉMENTINE DRAMANI-ISSIFOU

« Wênd Kûuni est un conte d’une extrême profondeur. À travers une allégorie – l’histoire d’un jeune garçon mutique en quête de ses origines – Gaston Kaboré invite les Africains à reprendre la parole, ce « don de Dieu ». Félicité est née de la rencontre du cinéaste Alain Gomis avec la musique du Kasai Allstar. Mêlée à la grâce de l’orchestre symphonique Kibamguiste, le film dresse l’émouvant portrait d’une femme aux confins du jour et de la nuit, de la vie et de la mort ».

Française et béninoise, Farah Clémentine Dramani-Issifou est commissaire d’exposition, programmatrice de films et chercheuse indépendante. En 2011, elle a initié le Nouveau Festival du Film Documentaire Africain entre Paris et Cotonou (2011-2017). Entre 2018 et 2022, elle a travaillé au sein du comité de sélection de la Semaine de la Critique (Festival de Cannes).  Elle travaille actuellement au Centre Yennenga à Dakar, consacré à la formation cinématographique. Elle est également membre des comités de sélection du Festival de Marrakech, du Festival de la Villa Médicis et du FESPACO.

Gaston Kaboré, 1982, Burkina Faso

Alain Gomis, 2017, Sénégal, République Démocratique du Congo, Allemagne, Belgique, France, Liban 

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MILISUTHANDO BONGELA

« J’ai vu La Noire de… plus de fois que je ne peux le compter et chaque fois que je le vois, le film me révèle quelque chose de nouveau sur moi-même. C’est ce que je qualifierais de cinéma parfait. C’est pour moi un point de départ à bien des égards. C’est une référence en la façon dont ce média peut contenir ma subjectivité en tant que femme africaine et en tant que cinéaste. Quant à Inxeba, au moment de sa sortie, ce fut un film pionnier pour le cinéma sud-africain. Une histoire extrêmement importante, racontée avec la tendresse nécessaire pour naviguer dans les complexités de la représentation, de l’identité queer et des traditions culturelles. Il soulève également la question de savoir qui a le droit de raconter quelle histoire, ce qui a suscité une vive controverse ». 

Milisuthando a également proposé parmi les films qu’elle considère comme essentiels, This Is Not a Burial. It’s a Resurrection, « l’un des films les plus brillants de ces dernières années. Tout dans ce film est tellement réfléchi qu’il trouvera facilement sa place dans le grand hall du cinéma intemporel. Il m’a vraiment incité à faire preuve de discernement dans mes intentions de narrateur et à servir l’histoire en premier lieu, plutôt que de penser d’abord au public ».

Milisuthando Bongela est écrivaine, rédactrice, manageuse culturelle et artiste. Au cours des 15 dernières années, elle a travaillé dans le monde de la musique, de l’art, de la communication et du cinéma. Elle vient de terminer son premier documentaire, un essai personnel, Milisuthando, qui a fait sa première mondiale au Festival de Sundance et est présenté dans la sélection officielle du FCAT 2023. 

Sembène Ousmane, 1966, Senegal, France

John Trengove, 2016, Afrique du Sud, Allemagne, Pays Bas, France

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AHMED SHAWKY

« Le film de Youssef Chahine, l’un des cinéastes égyptiens les plus prolifiques et l’un des rares à avoir conquis un public international, a remporté l’Ours d’argent à la Berlinale. Il s’agit d’un excellent exemple du renouveau du cinéma égyptien classique, jusqu’alors connu pour ses mélodrames. Iskanderija…Lih? a été considéré comme révolutionnaire à son époque pour les thèmes qu’il aborde (homosexualité, romance interraciale) et comme la première autobiographie cinématographique du cinéma égyptien. Leil Khargi (Ext. Night) a remporté le prix du meilleur acteur au Festival international du film du Caire. C’est un modèle de film égyptien moderne qui entraîne le spectateur dans le dilemme socio-politique et de genre de la vie dans une ville comme Le Caire ».

Ahmed Shawky est critique de cinéma et programmateur de festivals de cinéma tels que, entre autres, le festival du film arabe de Malmö, en Suède. Il est vice-président de la Fédération internationale des critiques de cinéma (FIPRESCI) et président de la Fédération égyptienne des critiques de cinéma (EFCA).

(Alexandria why?), Youssef Chahine, 1979, Egypte

(Ext. Night), Ahmad Abdalla Elsayed, 2018, Egypte

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HAWA ESSUMAN

« Dans Neria, Godwin Mawuru utilise des clichés bien connus comme point de départ pour nous encourager à nous regarder au-delà de ce que nous imaginons, ce qui a trouvé un écho profond auprès de la population zimbabwéenne. Il s’agit probablement du film le plus vu et le plus réussi de l’histoire du pays. Jeremiah Lemohang Mosese montre, dans This Is Not a Burial, It’s a Resurrection, la capacité d’action, l’amour de sa terre et la réalité brutale à travers sa caméra d’une beauté inébranlable. Il nous débarrasse de notre peur d’analyser notre situation actuelle et de ce que nous sommes prêts à faire pour défendre et sauvegarder ce que nous avons». 

Hawa Essuman est cinéaste, scénariste, réalisatrice et productrice de films. Elle a notamment coréalisé le documentaire Silas. Elle a précédemment réalisé le film primé à plusieurs reprises Soul Boy. Elle est membre des comités de sélection du Festival du film de Varsovie, du Fespaco et du Festival international du film de Kigali. Elle est également cofondatrice de Manyatta Screenings, un programme de projection en plein air de courts métrages d’Afrique de l’Est. 

Godwin Mawuru, 1993, Zimbabwe

Jeremiah Lemohang Mosese, 2019, Lesotho

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PEDRO PIMENTA

Pedro Pimenta est un producteur de films, membre du comité de programmation du Fespaco. Il est le fondateur et le directeur de DOCKANEMA, un festival de films documentaires au Mozambique. Il a été directeur du festival du film de Durban en 2015 et du festival du film de Johannesburg en 2016 et 2017, et l’un des principaux consultants pour le rapport 2021 de l’UNESCO intitulé « The African Film Industry : Trends, Challenges and Opportunities for Growth » (L’industrie cinématographique africaine : tendances, défis et opportunités de croissance).

Pedro Pimenta est un producteur de films, membre du comité de programmation du Fespaco. Il est le fondateur et le directeur de DOCKANEMA, un festival de films documentaires au Mozambique. Il a été directeur du festival du film de Durban en 2015 et du festival du film de Johannesburg en 2016 et 2017, et l’un des principaux consultants pour le rapport 2021 de l’UNESCO intitulé « The African Film Industry : Trends, Challenges and Opportunities for Growth » (L’industrie cinématographique africaine : tendances, défis et opportunités de croissance).

Flora Gomes, 1992, Guinée Bissau

Licínio Azevedo, 2012, Mozambique

Ery Cláver, 2022, Angola