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24 MAYO
01 JUNIO

2024

Cinq films algériens dans la programmation du Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger

Les longs-métrages En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui et Vote off de Fayçal Hammoun, sélectionnés en compétition

L’unique festival célébré en simultané en Europe et en Afrique choisi trois films algériens pour une rétrospective de son 15ème anniversaire

Tarifa, 25 avril 2018. Le Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger fêtera ses 15 ans du 26 avril au 5 mai 2018. La programmation de cette édition comportera six sections – Hypermétropie, En bref, Afroscope, Autour de Bouanani : le cinéma marocain d’avant-garde, Afrodescendances et 15 ans de FCAT – 80 films, dont trente-six premières en Espagne et deux premières mondiales. I’m Not a Witch de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni, Bafta du meilleur premier film en 2018, sera projeté en ouverture. Une histoire tragique imprégnée de réalisme magique sur une fillette de huit ans enfermé dans un camps de sorcières, qui a beaucoup émue le public de Cannes l’année dernière. Une fois de plus, la qualité artistique est au cœur de la sélection des titres présentés à Tarifa, la ville la plus au sud de l’Europe occidentale, et à Tanger, la ville la plus septentrionale d’Afrique. Deux sièges, deux villes, deux continents, séparés uniquement par 14 kilomètres de mer Méditerranée.

L’Algérie sera largement représenté au FCAT 2018. Le film En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui, présenté dans la section Un certain regarde du Festival de Cannes en 2017, est en compétition dans sélection officielle des longs-métrages de fiction. Également, le documentaire Vote off de Fayçal Hammoun, sera présenté en première en Espagne et au Maroc. D’autre part, le cycle 15 ans de FCAT montrera 15 films primés par le jury ou par le public lors des éditions précédentes. Trois œuvres algériennes ont été choisies dans cet hommge : Un métier bien de Farid Bentoumi, prix du meilleur court-métrage au FCAT  en 2016, Les jours d’avant de Karim Moussaoui, meilleur court-métrage en 2013 et Barakat ! de Djamila Sahraoui, prix de la meilleure réalisation en 2007. Des films avec lesquels les créateurs ont construit la narration, l’imaginaire et l’identité culturelle d’un pays aux multiples facettes en pleine croissance, qui continue à chercher sa place dans le monde.

La programmation générale du FCAT 2018

Cette année, quatorze films, sept fictions et sept documentaires produits entre 2017 et 2018, ont été retenus dans la sélection officielle du festival, Hypermétropie. La majorité des fictions en compétition viennent du nord de l’Afrique (Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte), tandis que l’Afrique subsaharienne est représentée par 5 documentaires. Beaucoup de ces films illustrent la situation politique de divers pays d’Afrique et mettent en scène les mouvements populaires déclenchés dans le sillage du Printemps arabe.

À l’instar de ce qui s’est passé dans d’autres pays africains, il y a-t-il encore de l’espoir pour une transition démocratique ? La réponse est au centre des documentaires Boxing Libreville (Amédée Pacôme Nkoulou), Kinshasa Makambo (Dieudo Hamadi), et aussi Sinestesia, El Cairo’13 (Maged El-Mahedy). Ces films seront projetés pour la première fois en Espagne et au Maroc, alors que Lendemains incertains de Eddy Munyaneza, sur l’incertitude provoquée en 2015 par les manifestations contre le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, sera présenté en première mondiale.

Les revendications féministes en vogue gagnent de plus en plus de terrain dans l’espace publique et cela se reflète bien évidement dans le cinéma d’un continent qui regarde de près les changements sociaux et politiques. En Afrique, ainsi que dans le reste du monde, les films commencent à déconstruire la culture patriarcale qui a façonné l’identité féminine depuis des temps immémoriaux.

Quatre cinéastes contemporaines africaines, la plupart réalisatrices d’un premier long-métrage, témoignent ce virage féministe dans la sélection officielle, Hypermétropie : La zambienne Rungano Nyoni ouvrira le festival, la tunisienne Kaouther Ben Hania recrée le calvaire d’une jeune fille victime d’un viol collectif dans La Belle et la meute, film présenté au Festival de Cannes l’année dernière, la sueco-burkinabée  Theresa Traoré Dahlberg donne la parole à des femmes qui exercent des professions dites masculines dans son documentaire Ouaga Girls, et la réalisatrice marocaine Narjiss Nejjar cible une partie sensible de l’histoire du Maroc dans Apatride.

D’autre part, la section parallèle Afroscope racontera l’Afrique comme elle va à travers des documentaires We Have Never Been Kids (Egypte) de Mahmood Soliman et Au délà de l’ombre (Tunisie) de  Nada Mezni Hafaiedh, et des fictions The Wound (Afrique du Sud) de John Trengove, Supa Modo (Kenya) de Likarion Wainaina et Une saison en France (Tchad) de Mahamat Saleh Haroun. Regards d’Espagne montrera la vision du réalisateur David Reznak sur le Mali dans le documentaire CC1682 et de David Gutiérrez Camps dans Sotabosc. De même, le festival rendra un hommage spécial à Nelson Mandela pour le centenaire de sa naissance, à Hugh Masekela, compositeur de la musique du film Mandela, fils de l’Afrique, père d’une nation et qui vient de disparaître, et à Idrissa Ouedraogo qui a rendu son dernier soupir au mois de février dernier.

Autour de Bounani: le cinema marocain d’avant-garde, offrira  au public espagnol l’occasion de découvrir pour la première fois une large rétrospective consacrée à Ahmed Bouanani, l’un des cinéastes marocains les plus avant-gardistes mais paradoxalement oublié de l’histoire du cinéma marocain. Le chercheur et cinéaste Ali Essafi est l’auteur du film La Septième Porte, un essai cinématographique qui mêle conversations filmées et extraits de films et tente de restituer l’univers artistique du cinéaste et poète. Il est aussi le commissaire de cette rétrospective réunissant les œuvres cinématographiques de Bouanani et des films d’autres réalisateurs de cette génération qui ont travaillé et partagé une vision du cinéma avec lui. Cette rétrospective, présentée à la Berlinale en 2017, est inédite en Espagne. Le FCAT a pris en charge le sous-titrage en espagnol des treize films sélectionnés, en espérant vivement que cela encourage d’autres institutions cinématographiques et culturelles du pays à offrir à leurs publics la possibilité de les découvrir.

Finalement, la section Afrodescendances met en lumière huit films nationaux et internationaux de la diaspora africaine en Europe. Cette 15ème édition sera de nouveau un lieu de rencontre, de connaissance, d’échange et de communication entre des acteurs, actrices et professionnels du cinéma d’origine africaine et le reste de la société espagnole, faisant du FCAT un point de référence pour l’afrodescendance dans ce pays.

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